Dans le droit fil de nos préoccupations, et afin d’alimenter de façon constructive le Livre Blanc de la rénovation de la GLNF, il nous semble important de développer certaines propositions présentées en amont des Assises de la Refondation magistralement organisées par FMR le 05 février 2011.
Plusieurs questions se posent dans le cadre de la rénovation de la GLNF et nous n’en développerons ici que quelques-unes portant sur :
- La structure de gouvernance
- Le mode de scrutin
- La durée des mandats
Ces trois points importants doivent être débattus en gardant à l’esprit que le choix de la structure en charge de l’administration de notre Obédience conditionne l’utilisation d’un certain mode de décision et donc de scrutin.
La structure de gouvernance
Nous n’aborderons pas le débat sur la création ou non d’une Fédération de Loges ou sur le maintien du système actuel. Toutefois, il nous semble que quelle que soit la structure de l’Obédience future, la Loge et la Province resteront les pivots de la rénovation proposée.
L’opinion qui prévaut actuellement parmi les Frères est également que le nouveau mode de gouvernance doit privilégier des décisions transparentes et un mode d’expression incontestable.
En suivant le système de l’association de Loi 1901, l’ensemble des Frères devraient participer aux processus décisionnels et donc, participer aux élections des organes effecteurs de l’association, et notamment du Conseil d’administration.
Nous sommes conscients que faire voter près de 35 000 personnes ne peut être comparé avec le processus décisionnel d’une association courante.
Les limites sont celles de l’efficacité et des moyens à mettre en œuvre.
C’est pourquoi certains Frères proposent la mise en place d’un système pyramidal reposant sur la Loge et la Province selon le schéma ci-dessous :
Toutes les Loges votent à bulletin secret dans leurs Provinces respectives pour l’élection de 2 représentants Passé-Maîtres qui seront désignés comme Grands Eligibles.
- Le premier Grand Eligible participe au processus de désignation des Grands Electeurs
- Le second Grand Eligible participe au processus de désignation des Représentants des Provinces
Un tirage au sort parmi tous les Grands Eligibles permettra de désigner 50 Grands Electeurs au niveau national.
Ces 50 Grands Electeurs constitueront le Conseil d’administration en charge d’élire à bulletin secret le Grand Maître.
Sont ainsi introduit la notion de hasard et ce que certains Frères ont appelé la permanence de « l’impermanence » avec la désignation par tirage au sort.
Cette façon de procéder peut diminuer fortement les risques et tentations de « carriérisme » chez certains Frères.
La représentation proportionnelle liée au principe « une voix, un vote » présentée par certains Frères reste toutefois à débattre.
Le mode de vote par Bulletin secret
Ceci apparaît, de prime abord, comme contraire aux us et coutumes prévalant au sein de notre Obédience, comme pouvant alourdir des processus décisionnels et allonger plus que nécessaire la durée des votes.
Cette proposition concerne uniquement la prise de décisions engageant l’administration de l’Obédience et pour lesquelles il semble primordial de minimiser les luttes d’influence, de préserver le libre arbitre de Frères susceptibles d’être influencé par le regard de l’autre, même si un Maçon est censé avoir le courage de ses opinions en toute circonstance.
Il vaut mieux prendre un peu de temps et recueillir de façon incontestable, équitable, l’opinion des Frères que de subir pendant 2 années une gouvernance aveugle et sourde, des responsables prenant des décisions incohérentes et semant le trouble et la zizanie parmi leurs administrés.
Par ailleurs, il existe aujourd’hui des systèmes de vote électronique fiables et rapides.
La durée des mandats
Une durée de mandat courte de 2 ans, non renouvelable de façon consécutive, devrait être généralisée.
Les écueils énoncés par les opposants à ce principe vont d’une possible perte de cohérence dans l’application d’une politique au gaspillage de ressources humaines et à l’épuisement des bonnes volontés.
Il serait vraiment désespérant de ne pas trouver de candidats de valeur dans le vivier que représente une association comptant près de 40 000 hommes de bonnes volontés !
Cette proposition de renouvellement rapide dans les organes directeurs va de pair avec la suppression de la nomination de « membres de droit » et des prérogatives régaliennes de tout acabit.
Là encore, nous retrouvons l’importance de la clairvoyance que doit avoir tout Maçon sur sa démarche : quelles sont ses réelles motivations à postuler ?
Est-ce le besoin de rendre service, de façon désintéressée, à une communauté de Frères qu’il a choisi ou est-ce le besoin de parader avec des ornementations diverses et variées dont les subtilités échappent d’ailleurs le plus souvent au regard des administrés ?
Dépouillons un peu nos « vestures », ramenons un peu de simplicité dans nos tenues,…la richesse est ailleurs !
Certains Frères opposent à ces propositions le fait qu’il faut bien que l’engagement de « responsables » élus soit reconnu et visible aux yeux de tous ; laissant entendre qu’il faut bien compenser d’une certaine façon(en flattant l’ego ?) le temps souvent, l’argent parfois, l’énergie toujours de ces « volontaires ».
En dehors des personnels administratifs et des permanents, dont le Grand Maître, logiquement rémunérés, la seule reconnaissance que devrait attendre un postulant à une responsabilité au sein de l’Obédience, serait sa propre satisfaction et le regard des Frères sur le travail accompli.
Ne faut-il pas rappeler que l’histoire recèle d’initiés qui se sont mis au service de l’Homme sans rien demander en retour ? Mais alors, sommes-nous des initiés nous-mêmes ?
Les vertus de l’humilité sont, encore et toujours, à redécouvrir…